Intervention de Jean-Marie Le Pen au Parlement européen, à Strasbourg, ce 19 février.
M. Le Président, Mesdames, Messieurs;
La trahison française est consommée. Le Congrès de la honte s'est réuni à Versailles, le 4 février pour adopter la révision constitutionnelle, nécessaire pour l'adoption du Traité dit Constitutionnel. Versailles est devenue le haut lieu de l'abdication de la souveraineté française après qu'y fut proclamé l'Empire allemand.
Au nom des 26 Etats membres qui ne seront pas consultés par referendum, l'Irlande devient, de facto, le porte-parole de ces millions d'Européens qui ont voté NON en 2005 et qui ne veulent pas d'un super Etat européen.
Lorsque l'on prive les peuples du droit légitime de s'exprimer sur leur avenir, ils se vengent. Ne vous inquiétez pas, Mesdames, Messieurs, ils prendront leur revanche, et quelle revanche, aux élections européennes de l'année prochaine.
A la vérité, un certain nombre de dirigeants européens savaient que leur peuple rejetterait cette constitution déguisée, Monsieur Sarkozy l'a crûment avoué devant la Conférence des Présidents de cette Assemblée en citant notamment le gouvernement du Royaume-Uni.
Il s'est fait le monsieur bons-offices de ce tour de passe-passe scandaleux. Or, il était le dernier à avoir le droit de faire adopter la Constitution-Bis par voie parlementaire. Mais que ne ferait-on pas pour briller et apparaitre comme le maître d'oeuvre de cette opération de prestidigitation.
Des nations millénaires et illustres sont ainsi liquidées au bénéfice d'une utopie constructiviste qui les livre pieds et poings liés aux conséquences maléfiques du Mondialisme et du libéralisme sauvage : l'immigration massive, l'insécurité, la ruine économique, le désastre social, la décadence morale et culturelle.
L'avenir de l'Europe ne passe pas par ce super Etat aux visées totalitaires, comme on le voit aujourd'hui au Kosovo, ce qui devrait vous servir d'avertissement, mais par une coopération librement consentie des Nations et des peuples européens, d'ailleurs étendue aux Nations Slaves.
Il n'y a, en tout cas, aucun doute sur le fait que deux peuples consultés dont les gouvernements ont été tous deux fondateurs de l'Union, ont clairement refusé la Constitution proposée par référendum.
Dès lors, ce texte étant illégitime, toutes ses conséquences sont illégitimes et nul ne saurait être tenu d'en respecter les termes.
La résistance nationale devient dès lors légitime. Pour les citoyens un droit, pour les patriotes un devoir. Caveant Consules !